Régimes Crétois et Okinawa, la clé de la longévité

L’espérance de vie des habitants de ces deux îles, la Crète et Okinawa, semble assez exceptionnelle et l’alimentation joue un grand rôle comme nous le verrons très vite mais pas uniquement.

Commençons par rappeler qu’il s’agit de deux îles peu étendues avec certainement une homogénéité de leurs habitants et une solidarité des rapports humains du fait que les gens se connaissent de famille en famille et qu’ils sont, protégés par leur insularité, à l’écart du reste du monde, de la mondialisation qui égalise tout et de l’industrialisation. C’est un fait qui nourrit les individus autant que les régimes alimentaires.

Ceci étant posé, étudions maintenant leur alimentation qui pourrait être la clé du succès de leur longévité: comme le disait Hippocrate dont le père était nutritionniste: “Que ton aliment soit ton meilleur médicament.”

Ces deux régimes ont en commun plusieurs éléments:

- des protéines animales en petites quantités: poissons, fromages de chèvre, volaille

- des fruits et légumes en quantité

- une absence totale de lait de vache et produits dérivés

- des céréales complètes

- des épices et des herbes aromatiques à profusion

- quasiment pas de sucres simples

- peu d’alcool mis à part un peu de vin rouge en Crète

- la frugalité

Nous avons ici très certainement la recette de la vie longue et en bonne santé.

S’il y a des éléments qui diffèrent, c’est simplement en raison de leur écosystème: des algues et du soja au Japon, de l’huile d’olive en Crète nous rappellent que le localisme est la base d’une alimentation réussie.

Mais l’alimentation sur l’île d’Okinawa ne revêt pas qu’une simple dimension alimentaire: leur philosophie de vie repose sur la frugalité mais aussi sur la dimension presque métaphysique de la nourriture avec l’idée que l’aliment a une puissance guérisseuse et qu’il faut vivre dans la gratitude des éléments qui nous entourent. C’est peut-être ceci qui nous manque en Europe où nous ne remercions plus Dieu ou l’univers infini, peu importe, “de nous donner notre pain quotidien”, où la mondialisation a fait des ravages en terme d’individualisme, d’absence de solidarité et d’esprit de gratitude.

Ainsi, si l’alimentation joue un rôle primordial pour lutter contre les maladies dites de “civilisation”, la philosophie de vie est tout aussi importante: frugalité, solidarité, localisme, gratitude sont autant de clés de la longévité.