Voici la suite de l'article, l'effet somnifère partie 1.
https://www.vitale-nature.fr/blog/1751128_l-effet-somnifere-partie-1
- Le sommeil, nettoyeur de notre cerveau
Les ondes delta sont des ondes longues qui permettent notamment de nettoyer le cerveau de tous ses déchets relargués par les neurones au fil de la journée précédente. Une toute petite étude portant sur onze dormeurs à l’université de Boston a montré que les ondes générées pendant le sommeil profond entraînent des oscillation du flux sanguin qui provoquent des mouvements de va-et-vient du fluide cérébrospinal dans les canaux d’évacuation des déchets cérébraux. Le sommeil permet au cerveau de se nettoyer, de se dépolluer. La maladie d’Alzheimer pourrait être le résultat d’une évacuation insuffisante de ces déchets.
- La consolidation de notre mémoire
Mais ces ondes delta servent aussi à consolider notre mémoire et si elles sont rendues défaillantes par le somnifère, la mémoire ne sera pas consolidée.
Des études réalisées sur des animaux à l’université de Pennsylvanie ont montré l’ampleur des dégâts. Après une période d’apprentissage intensif, les chercheurs ont administré une dose de zolpidem au premier groupe et un placebo au deuxième groupe. Ils ont noté un renforcement des connexions mémorielles du cerveau pour les animaux qui avaient dormi d’un sommeil naturel alors que ceux sous zolpidem enregistraient une déconnexion de 50% des connexions entre les cellules originellement formées pendant l’apprentissage. Le somnifère, en d’autres termes, effaçait les souvenirs au lieu de les renforcer. C’est pour cela qu’il faut faire très attention vis-à-vis des jeunes gens qui sont encore en études et dont le cerveau n’est pas encore mâture.
- Un risque de mort plus élevé
Et la nouvelle la moins réjouissante nous vient encore une fois des États-Unis, de l’université de Californie à San Diego où travaille le docteur Daniel Kripke qui a découvert que les patients prenant des somnifères de façon régulière avaient un risque beaucoup plus élevé de mourir que ceux qui n’en prenaient pas. Ses recherches portent sur une durée de vingt ans à partir du début des années 2000, c’est donc sur une vaste base de données épidémiologiques qu’il s’appuie.
En 2012, il compare le sommeil de près de 10000 utilisateurs de somnifères (zolpidem ou temazepam) à 20000 individus ne prenant pas de somnifère. Ces 30000 personnes ne fumaient pas, ne buvaient pas, étaient d’un IMC normal et étaient en pleine santé au moment de la recherche. Il établit que les patients sous somnifère avaient 4,6 fois plus de risque de mourir sur les deux ans et demi qu’a duré l’étude que ceux qui n’en prenaient pas. Et ceux qui avalaient 132 cachets par an (ce qui ne fait pas un par nuit loin de là) avaient même 5,3 fois plus de risque que le groupe témoin. L’une des causes les plus fréquentes est un taux anormalement élevé d’infections alors que le sommeil naturel renforce puissamment le système immunitaire.
La sédation obtenue de façon artificielle n’apporterait donc pas les bénéfices du vrai sommeil. C’est un peu comme le Canada dry, ça a le goût du sommeil, ça a la couleur du sommeil mais ce n’est pas du sommeil.
Morphée n’aime pas les artifices.
Ajouter un commentaire
Commentaires