En 2013, 131 millions de boîtes de benzodiazépines ont été vendues en France. Le chiffre fait froid dans le dos mais dix ans plus tard, on peut parier qu’il est encore plus haut, tant les troubles du sommeil sont récurrents et les prescriptions régulières.
Pourtant, avaler ces pilules n’a rien d’anodin. Les principes actifs, comme leur nom l’indique, agissent sur l’organisme et pas forcément dans le sens souhaité.
Bien sûr, il n’est pas question ici d’incriminer les médecins prescripteurs car ils héritent souvent d’une situation et n’ont régulièrement pas d’autres choix que de la faire perdurer tant le sevrage est compliqué.
Je veux simplement montrer la dangerosité de ces produits dont les utilisateurs n’ont généralement pas idée. Je rencontre en effet de plus en plus dans ma pratique de naturopathe spécialisée dans le traitement des troubles du sommeil des individus très jeunes et déjà sous traitement régulier de somnifères ou d’anxiolytiques qui ne prennent pas la mesure des effets destructeurs infligés à leur organisme.
- Ondes cérébrales dénaturées
Quand nous nous endormons, notre cerveau se met à produire des fuseaux d’ondes plus longues et plus lentes qu’à l’état d’éveil qui prennent naissance dans la région du thalamus.
Aux États-Unis, des chercheurs ont analysé la qualité de ces ondes chez deux groupes de dormeurs, l’un prenant un somnifère tel que le stilnox ou le lunesta et le deuxième groupe prenant un placebo inoffensif. Ils ont noté une défaillance importante chez les sujets sous somnifères, les ondes étant plus courtes et plus irrégulières. Les ondes les plus larges et les plus profondes ne se manifestent pas chez ces dormeurs.
- Des effets secondaires importants
Outre la mauvaise qualité des ondes émises pendant le sommeil, ils ont remarqué un état d’engourdissement le matin, des étourderies pendant la journée et un temps de réaction allongé entravant les facultés mentales et motrices.
- L’effet rebond
Mais la phase du sevrage est encore plus désagréable. Un processus de manque se met en place car l’organisme n’est plus capable dans l’immédiat de fabriquer les substances apportées de l’extérieur. On appelle ce sevrage l’effet rebond car le sommeil se dégrade totalement, en quantité comme en qualité, faisant reculer nombre de patients et de médecins.
Une équipe de chercheurs médecins a analysé récemment 65 études consacrées aux somnifères réunissant près de 5000 individus. Ils ont noté que les participants sous somnifère ont l’impression de s’endormir plus vite et de dormir plus profondément que ceux sous placebo. Pourtant l’enregistrement de leur sommeil ne montre que très peu de différences, si ce n’est une différence de perception individuelle.
A suivre...
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