Et si l’épidémie d’obésité que le monde connaît de plus en plus était liée à l’épidémie de manque de sommeil?
En effet, si on regarde les courbes des scientifiques on peut constater qu’elles semblent se superposer.
Le docteur Eve Van Cauter de l’université de Chicago a mené plusieurs études très intéressantes.
Elle s’est d’abord demandé si une seule semaine de réduction de sommeil (entre cinq et six heures par nuit) suffisaient à perturber les niveaux de leptine et de ghréline chez des individus jeunes, minces et en bonne santé.
La leptine est l’hormone qui donne la sensation d’être rassasié, la ghréline déclenche une forte sensation de faim. Un déséquilibre de l’une de ces hormones peut faire manger plus, donc prendre du poids mais si les deux sont perturbées, la prise de poids est assurée.
Les volontaires participant à cette première étude sont à l’hôtel avec la même quantité de nourriture et le même degré d’activité pour tout le monde. Mais un groupe dort 8 heures et l’autre 5 heures. Des scientifiques mesurent chaque jour le niveau des hormones leptine et ghréline. Ce que le docteur Van Cauter a mis en lumière, c’est que ceux qui ne dormaient que 5 heures étaient bien plus affamés que ceux qui dormaient leurs 8 heures. Après seulement deux nuits écourtées, le niveau de leptine en circulation dans le sang est fortement réduit alors que le taux de ghréline augmente très vite. Le déséquilibre arrive donc très rapidement.
Ensuite, Eve Van Cauter a mené une seconde étude un peu différente. Là encore, les participants sont jeunes, minces et en bonne santé et ils sont à l’hôtel avec cette fois un accès libre à la nourriture. Ils sont partagés en deux groupes, le premier dort 4 nuits de 8 heures, le deuxième 4 nuits de 4,30 heures. Le résultat est sans appel: les participants ayant moins dormi que les autres ont ingurgité 300 calories supplémentaires. Et au bout de 10 nuits de 6 heures, le résultat est le même: 300 calories de plus. Ce phénomène est dû à l’augmentation du niveau d’endocannabinoïdes qui stimule l’appétit et augmente les grignotages.
Mais ce n’est pas tout car moins nous dormons et moins nous avons envie de bouger, nos organismes se mettent en mode survie et nous brûlons moins de calories. C’est la prise de poids assurée.
De plus, le manque de sommeil active une autre hormone, le cortisol, l’hormone du stress, qu fait en sorte que les nutriments ne seront pas aussi bien absorbés dans nos intestins que chez un individu qui dort suffisamment.
Enfin, il est prouvé que en cas de perte de poids, ceux qui dorment suffisamment perdent 50 % de muscles et donc 50% de masse graisseuse tandis que ceux qui sont en dette de sommeil perdent 70% de muscles et donc seulement 30% de graisse.
Ainsi, le manque de sommeil comme il est en train de se généraliser dans la plupart des pays que l’on dit riches entraîne un dérèglement des hormones de la faim et de la satiété, avec une plus grande consommation alimentaire, des grignotages essentiellement tournés vers des produits sucrés, augmente la sédentarité et compromet les chances de perdre du poids malgré des efforts conséquents.
Malheureusement perte de sommeil et prise de poids sont bel et bien liées.
Alors à vos oreillers! 1, 2, 3, dormez!
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