On pense souvent que les médecines douces et la médecine allopathique, celle qu’on appelle médecine générale ou occidentale, s’opposent et seraient de grandes rivales. Il y aurait les tenants de la médecine allopathique, ceux qui se disent pour la science, tout prêts à insulter l’autre camp de charlatanisme et à le dénoncer à la Mivilude, la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (rien que ça!) et les autres, ceux qui sont prêts à soigner le cancer à coups de jeûnes et de plantes.
La réalité est bien différente et s’il existe bien quelques hurluberlus extrémistes dans chaque camp, il n’est pas temps de s’affronter sur un ring mais bien plutôt de devenir complémentaires.
Pour ma part, en tant que naturopathe spécialisée dans les troubles du sommeil et la gestion du stress, je continue à aller consulter mon médecin traitant et même des spécialistes car je leur fais confiance et qu’ils m’apportent une expertise que je n’ai pas. J’estime juste que l’on peut traiter les troubles du sommeil autrement qu’en donnant des benzodiazépines surtout aux enfants, adolescents et jeunes adultes mais pour cela il faut avoir le temps et les médecins en manquent cruellement. Je ne suis même pas contre les benzodiazépines car administrés sur une courte période, ils peuvent avoir des effets bénéfiques. Le problème c’est qu’ils sont extrêmement addictifs et que les patients deviennent vite dépendants de l’industrie pharmaceutique à vie. Quand il s’agit de jeunes, c’est vraiment problématique, surtout quand il existe des alternatives plus douces et sans risque.
De plus, beaucoup de patients se tournent vers la naturopathie car la médecine générale n’a pas le temps de traiter leurs souffrances. Je pense par exemple à toutes ces femmes souffrant de SOPK, Syndrome des Ovaires Polykystiques, qui s’entendent répondre par leur gynécologue qu’il n’a pas le temps de faire autre chose que du dépistage, frottis, mammographie… Je pense à tous ceux qui soufrent de fibromyalgie, affection encore méconnue et chronique qui provoque des douleurs de toutes sortes et des troubles qui varient d’un patient à l’autre, et qui ont bien du mal à se faire entendre de leur généraliste qui malgré toute sa bonne volonté ne pourra accorder qu’un temps réduit entre deux malades. Il est logique que ces gens se tournent vers la naturopathie car nous faisons face en France à un déficit chronique de médecins dû à un numerus clausus inepte et qui oblige les généralistes à parer au plus pressé.
C’est pourquoi je pense que tout le monde aurait intérêt à faire cesser cette petite guerre qui ne mène à rien et à devenir complémentaire comme en Allemagne où médecins et heilpraktikers (l’équivalent des naturopathes) interviennent conjointement pour un coût de la santé bien moindre qu’en France pour une population plus importante et plus vieillissante.
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