Les notes de l'oreiller

Au Japon, à la fin du Xème siècle, Sei-Shonagon, dame d'honneur de l'impératrice Sadako, rédigea Les notes de l'oreiller, composées d'anecdotes, de pensées, de remarques poétiques, de descriptions d'émotions, certaines rédigées et d'autres qui rappellent plus des listes comme le titre: Choses qui font battre le cœur ou bien Choses qui passent vite avec indifférence. Ces notes de l'oreiller sont devenues un genre littéraire au Japon.

Ce que je vous propose, c'est non pas de devenir poète, encore que cela puisse être plaisant, mais de garder un carnet ou un cahier dans le tiroir de votre table de chevet et d'y déposer vos inquiétudes et interrogations diverses mais aussi vos petits bonheurs de la journée, toute chose qui pourrait alléger l'esprit afin que les pensées ne reviennent pas en boucle de façon ininterrompue. C'est un peu la technique qu'on appelle de nos jours le journaling ou tout simplement la pratique qui se perd de nos jours du journal intime. Déposez vos soucis sur le papier, sublimez-les, confiez vos peines comme Anne Franck les confiait à son journal intime qu'elle avait appelé Kitty comme s'il s'agissait d'une conversation avec une amie. Gardez vos notes à proximité de votre lit et dès qu'une pensée vient vous importuner, harponnez-la avec votre stylo et fixez-la fermement sur le papier pour qu'elle cesse de vous tracasser.